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Réveilduo, op 11, n°2 (1883)Musique de Erest Chausson (1855-1899)Poème d'Honoré de Balzac (1799-1850)Mon cœur, lève-toi! Déjà l'alouette Secoue en chantant son aile au soleil. Ne dors plus, mon cœur, car la violette Élève à Dieu l'encens de son réveil. Chaque fleur vivante et bien reposée Ouvrant tour à tour les yeux pour se voir A dans son calice un peu de rosée, Perle d'un jour, qui lui sert de miroir. On sent dans l'air pur que l'ange des roses A passé la nuit à bénir les fleurs. On voit que pour lui toutes sont écloses Il vient d'en haut raviver leurs couleurs. Ainsi, lève-toi. Puisque l'alouette Secoue en chantant son aile au soleil Rien ne dort plus, mon cœur, car la violette Élève à Dieu l'encens de son réveil.On peut s'étonner de voir ici la signature de Balzac mais ce poème est en fait extrait de son roman "Modeste Mignon ou les Trois amoureux". La jeune fille, alors éprise du poète Canalis, se met au piano et compose, sans avoir appris la musique, une romance intitulée "Chant d'une jeune fille" sur le poème qu'il lui a envoyé. Chausson, sans doute très amoureux lui aussi, compose ce duo en 1883, l'année même de son mariage... |