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La nuitrondel à deux voix, op 11, n°1 (1883)Musique de Erest Chausson (1855-1899)Poème de Théodore de Banville (1823-1891)Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Sous ses voiles on se sent vivre Sans inquiétude et sans bruit. Le souci dévorant s'enfuit, Le parfum de l'air nous enivre ; Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Pâle songeur qu'un Dieu poursuit, Repose-toi, ferme ton livre. Dans les cieux blancs comme du givre Un flot d'astres frissonne et luit, Nous bénissons la douce Nuit.Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, Théodore de Banville, surnommé « le poète du bonheur » par Baudelaire, est considéré de son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque.En 1875, il publie une série de 24 rondels "composés à la manière de Charles d'Orléans, poète et prince français" et qu'il dédicace à son ami Armand Sylvestre. Le rondel, d'origine française, très en vogue entre les XIVe et XVIe siècles est un poème d'une forme particulière, composé le plus souvent de treize vers octosyllabiques répartis en trois strophes de quatre, quatre et cinq vers et qui ne possède que deux rimes (ici "uit" et "ivre") Son refrain est formé des deux premiers vers qui sont répétés à la fin de la 2ème strophe, puis de son premier vers, que l'on retrouve à la fin de la troisième. Le rondel le plus célèbre est celui-ci, de Charles d'Orléans : |